L’économiste en chef de BGO décrit un tableau contrasté en juillet : l’inflation accélère surtout sous l’effet des tarifs, les biens de base enregistrant leurs plus fortes hausses depuis des années et les prix à l’importation progressant. Plusieurs facteurs en atténuent toutefois l’ampleur : écoulement des stocks d’avant-tarifs, compression des marges, certaines hausses non encore en vigueur et réorientation des chaînes d’approvisionnement. Selon leur modèle, l’inflation devrait augmenter d’environ 50 à 100 pb par rapport au niveau d’avant avril, sans revenir aux rythmes de la pandémie.
Parallèlement, le marché du travail s’essouffle : le chômage a monté de 80 pb depuis son creux, les embauches ralentissent, plus de la moitié des secteurs ont perdu des emplois en juillet et 34 % des PDG prévoient des réductions d’effectifs. À l’approche de Jackson Hole, la Réserve fédérale fait face à une inflation surtout liée aux coûts et à un marché du travail plus fragile—probable statu quo en attendant davantage de données. Quel que soit le scénario macro, BGO anticipe une reprise naissante du CRE : la poursuite de l’expansion soutiendrait les fondamentaux et la prime de risque; en cas de récession, des taux plus bas faciliteraient le coût du capital à partir du creux actuel.